Les hommes de ma vie je les ai tous aimés, tous différemment, puis détestés après avoir décidé qu’il était temps de m’en séparer. C’est grave docteur ?
Alors aujourd’hui, je vis encore avec des morceaux de chacun d’eux, des morceaux qui parfois font encore mal parfois. Des souvenirs de week-end, de vacances, de dépaysement, de dépassement de soi (et du plafond de sa CB^^), de cette fois où il a franchi la limite en revenant d’une journée à la mer. Je n’ai plus jamais pu prendre cette route, repenser à cette zone industrielle déserte un dimanche soir. Comment peut-on en arriver là ? Un homme – même jeune – ne se rend pas compte que NON ça sonne comme un refus ? Comment a t-il pu croire qu’il pouvait me traiter de la sorte ? Pourquoi a -t-il finir par me dire que c’était de ma faute ? Que je l’avais bien cherché ? Pourquoi j’ai mis si longtemps à comprendre qu’il abusait de moi ? qu’il me détruisait petit à petit ? Pourquoi 7 ans plus tard j’y repense encore ?
Des bons souvenirs j’en garde encore de cet Abruti. Il embrassait comme un dieu, m’a fait connaitre les joies du sexe…puis m’en a dégoutée pour plusieurs années. Des sentiments forts, passionnels qui m’ont fait oublier tout le reste, tous ses dérapages. Et puis j’ai ouvert les yeux et je l’ai fait sortir de ma bulle !
Pour essayer de réparer mon petit coeur tout brisé, je me suis tournée vers les sites de rencontres en ligne. J’ai fait des rencontres mais je n’en ai retenu qu’un seul. Je ne recherchais pas le grand amour, je m’étais promis de ne plus me laisser prendre en otage par la passion. Je cherchais juste un homme qui m’aimerait avec tous mes problèmes et qui m’aiderait à avancer. J’ai découvert un autre univers : la psychiatrie. Mythomanie, dépression, bipolarité, alcoolisme, dépendance aux jeux… Mais il m’aimait. Sa famille également, sans tabous, sans jugement ni critiques. J’ai vécu pendant quelques mois avec un homme riche, écumé les hôtels 4 étoiles, les suites luxueuses, les casinos. Jusqu’à la déchéance ultime. Tentative de suicide ratée, j’ai sauté du train et sa famille a pris le relai, pour quelques jours. et la vérité a explosé. Mensonges en cascades, des rêves brisés, des prêts à la consommation en surnombre. J’ai rencontré Madame la Banque de France et ses amis Monsieur le dossier de surendettement et Madame la Juge des Tutelles. Il m’aimait toujours, je ne pouvais pas le laisser tomber dans cette situation. Alors je suis restée, je l’ai soutenu mais petit à petit les blouses blanches ont pris le dessus : je suis devenue son infirmière, sa psy. Ce n’était plus de l’amour mais de la compassion. Il ne m’aidait pas mais cherchait à m’emmener toujours plus loin dans son univers…psychiatrique.
Il était trop instable, enchaînait les séjours en clinique et moi je venais tout juste de lâcher mon Prozac. C’était il y a 5 ans, je n’ai jamais replongé depuis malgré les hauts et les bas. J’ai passé le reste de l’été seule, sans prendre de vacances, j’ai profité quelques semaines des joies du célibat qui m’a très vite pesé. Seule, sans amis, sans attaches, je suis retournée sur Meetic et en 3 mois j’ai trouvé la perle rare, le Gendre Idéal. Deux êtres esseulés, dans une grande ville frigide, se sont unis pour bâtir ensemble leur avenir. Des moments de joie, de découverte et de doutes partagés. L’installation dans notre maison fut d’abord comme un rêve. Quelques jours sans électricité, sans chauffage, sans eau chaude ? Pas grave, on est tous les deux chez nous ! Puis les fins de mois difficiles se sont succèdées, les travaux éternisés, la communication fut rompue. J’ai repris des forces et me suis réfugiée dans mon monde où j’ai trouvé une nouvelle famille, sans rien leur dévoiler de ce qui trottait dans ma petite tête : reprendre ma liberté.
Sept ans de déboires sentimentales…Difficile de mettre des mots dessus. Chacun m’a fait grandir et m’a apporté ce dont j’avais besoin jusqu’au point de rupture. Pour certains je suis une salope, pour d’autres une femme passionnée et blessée. Je suis juste moi-même, en plein combat pour trouver ma place dans cette société. L’amour, et l’autre me sont indispensable, seule je ne peux pas continuer ce combat. J’ai besoin d’un homme sur qui m’appuyer et me reposer après de dures batailles. Se compléter et se soutenir, c’est pour moi la vraie définition de l’amour. Un juste équilibre.
Aout 2014