Tu voulais savoir pourquoi. Pourquoi je te quittais, pourquoi je ne t’aimais plus. Je t’ai dit toutes ces petites choses qui pour moi sont devenues insupportables, ce silence devenu si pesant entre nous qu’il a fait fuir tout l’amour que j’avais pour toi. Et tu m’as reproché de te faire des reproches. Mais tu voulais que je te dise quoi ? Que je te mente ? Que je te dise que tout allait bien et qu’on allait continuer comme ça ? J’ai choisi de vivre ma vie, j’ai donc fait des choix. Choix difficiles à faire mais indispensables pour moi. Tout quitter pour recommencer à zéro et recommencer à vivre. Tu ne veux pas me laisser partir. Je t’ai menti, je t’ai trompé mais tu m’aimes encore.
Tu rentres énervé, hors de toi, me hurlant que tout est de ma faute, que je ne t’ai jamais aimé, que je t’ai manipulé depuis le début. Pour quoi ? Dans quel but ? Celui de te faire souffrir, bien évidemment ! Et tu espères qu’il me fera autant souffrir que je te fais souffrir actuellement ! Que notre histoire ne va pas durer, qu’il me trompera forcément, comme ça je saurais enfin ce que tu ressens.
Tu me répètes les mêmes choses depuis plus d’un mois maintenant. Un mois c’est court. Un mois c’est long quand on veut recommencer sa vie.
Je ne veux pas t’oublier ni rayer ces 4 années. Je t’ai aimé, j’ai fait des projets avec toi. Et puis les problèmes et les incompréhensions se sont accumulés, les silences ont envahi notre maison. Tu ne m’as pas insultée mais j’aurai préféré. Tout ce que tu me dit dans ces moments là sont plus blessants que n’importe quelle insulte :
-tu n’as pas de cœur, tu ne m’as jamais aimé
-comment peut-on faire ça à une personne que l’on aime ?
-tu m’as manipulé depuis le début !
-tu veux me détruire ?!
–eux aussi tu leur as pris tout ce qu’ils pouvaient te donner avant de les jeter comme un vieux chiffon ?!
-tu es égoïste !
-tu aurais pu essayé de me parler ! Laisse-moi au moins une deuxième chance !
-tu as changé, mais c’est pas en bien !
-Si tu l’aimes, assume, vas vivre avec lui et laisse-moi dans la merde !
Non je n’ai pas changé, je me suis retrouvée. Non je ne t’ai jamais manipulé, je t’aimais et j’ai préféré être sincère avec toi, plutôt que de vivre une double vie. Ces projets, on les a construit à deux, ensemble. Aujourd’hui j’assume de ne plus avoir envie de continuer ces projets, de ne plus t’aimer.
Je suis prête à tout te laisser : la maison avec la grande salle de bains et la superbe cuisine mais aussi toutes les économies que j’ai mis dedans, et même ma louloute mais non pour toi ce n’est pas suffisant !!! Tu voudrais qu’une solution te tombe dans les mains, que tu n’aies pas à faire le moindre effort pour continuer à vivre ta vie de la même façon. Mais si tu veux garder la maison, tu devras faire des efforts et peut être que ça te permettra de reconnaître que tu as aussi des torts. Je ne veux pas te laisser dans une situation financière difficile alors je fais tout mon possible pour trouver une solution pour que tu puisses garder la maison. Je te supporte, toi et tes changements incessants d’humeur, tes crises de nerfs qui se retournent inévitablement contre moi chaque soir, tes accusations et oui je résiste surtout à l’envie de foutre le camp le plus vite possible, avec ou sans mes affaires !!!
Après tous ces reproches, tu passes généralement les heures suivantes à t’excuser et à pleurer et à t’excuser encore et encore. C’est de ma faute si tu t’énerves comme ça. C’est moi qui te fait péter un câble. Comme si j’avais fait express de te ne plus t’aimer. Comme si j’étais la seule responsable de cette situation. Mais tu étais où ces derniers mois ??? Qui m’a soutenue pendant ces nuits sans sommeil ? Qui était là tous les soirs pour prendre des nouvelles de ma journée ? J’ai plus parlé avec des amis en ligne en 4 mois qu’avec toi ! Et tout à coup ça devient de leur faute ! Comme si je n’avais pas essayé de te parler et te laisser cette deuxième chance. Mais tu étais tellement loin que tu ne t’en es même pas rendu compte et aujourd’hui tu me le reproches encore et encore.
Ce qui me fait le plus mal, c’est que tu te permettes de te comparer à d’autres hommes que j’ai quitté, dans d’autres circonstances, pour mon bien. Aucune comparaison n’est possible. Tu n’es pas victime, je ne suis pas ton bourreau. Nous étions un couple, nous sommes aujourd’hui deux adultes qui essayons de refaire notre vie, chacun de notre côté. Oui je t’ai quitté, oui j’en aime un autre et j’assume chacun de mes actes et chacune de mes paroles.
Mai-Juin 2014