Bébé ou pas ?

Plus de dix ans que je me pose cette question. Une question qui n’a jamais évolué. Comment pourrais-je un jour me permettre d’avoir un enfant ? Je suis passée de la négative, du pessimisme le plus total – persuadée que je ne pourrais jamais concevoir – à la simple remarque : pourquoi devrais-je faire comme tout le monde ? Un couple fonctionne par étapes paraît il : la rencontre, le premier baiser, les échanges de promesses, la rencontre de la famille, l’emménagement ensemble, les projets à deux, le désir d’enfant. Normalement, ça marche dans cet ordre. Mais je n’aime pas les schémas préétablis, je refuse systématiquement de rentrer dans les moules. Je m’égare, revenons en au pourquoi du comment…

Avoir un enfant, c’est devenir mère avant tout, s’oublier soi même et ne vivre que pour le bien de ce petit être. J’ai peur de ne pas assurer, de ne pas être une bonne mère, de ne pas être assez présente, assez patiente, assez disponible (que ça soit physiquement ou mentalement) et tant d’autres choses encore. Mais je n’ai surtout pas envie de sacrifier 18 à 20 années de ma vie à l’éducation d’un enfant qui passera les années suivantes à critiquer tout ce que j’ai pu faire pour lui. De passer toutes ces années à avoir peur pour lui, à le surveiller, à lui dire non et encore non. Mais je crains aussi de regretter, une fois qu’il sera trop tard, de ne pas avoir eu de progéniture. J’aime les enfants et c’est peut-être aussi pour ça que je ne veux pas en avoir, pas pour l’instant en tout cas. Je ne me fais pas assez confiance pour pouvoir m’occuper de quelqu’un d’autre que moi-même… 
Et pourtant, je l’ai envisagé à plusieurs reprises déjà. Avec l’Abruti, tellement amoureuse et aveugle, seule notre situation financière nous a retenue, ouf ! Nous avions bien un projet de ce genre-là avec le Gendre Idéal. La maison avec 3 chambres, ce n’était pas que pour les amis… A l’origine, il était bien prévu de faire une chambre d’enfant.  Mon médecin, bien conscient de mon état de santé, envisageait sans difficultés une grossesse. Moi j’avais la trouille ! A cause de tous ces problèmes de santé et des risques encourus. Alors je trouvais toujours une excuse pour repousser notre projet de fonder une famille. Puis notre relation s’est détérioréeCes travaux qui n’en finissaient pas.et moi qui lui disait qu’il n’était pas question d’avoir un bébé avec une maison en travaux… Y aurait il un lien ?  J’ai finalement décidé de commencer par arrêter la pilule pour observer la réaction de mon diabète et pour revenir à une méthode de contraception plus naturelle (non pas l’abstinence non plus). Je me suis imaginée, pendant quelques instants, vivant dans cette maison avec 2 ou 3 enfants courant partout, du jardin au salon. Ils représentaient pour moi la joie de vivre et un pied-de-nez à la vie, et à tous ces problèmes de santé qui voulaient ma peau. 
Mais la machine à bébé, elle en est où du coup ? Bonne question ! 6 ans sous pilule mini-dosée (pour ne pas trop déranger mon diabète), 6 ans d’aménorrhée, effet secondaire tout à fait normal selon les médecins et sans conséquence. Et puis ce n’était pas gênant comme effet secondaire. Arrêt de la pilule et aménorrhée persistante. Bilan hormonal au bout de 4 mois : aïe. La gynécologue me diagnostique des ovaires paresseux mais ma diabétologue, également endocrinologue donc spécialiste de toutes ces hormones qui nous gouvernent, y voit plutôt un trouble de l’hypophyse… Aucun risque de grossesse à l’horizon avant le retour de ces foutues règles. Bon, on va attendre. Un an, toujours pas là ? Alors on va voir plus loin, rien non plus du côté de l’IRM, mais mon médecin persiste, un petit traitement et une grossesse sera tout à fait possible. Normalement un traitement – pendant 2 à 3 ans – et mon corps redeviendra productif. Mais est-ce que c’est vraiment ce que je souhaite ? Est-ce que je veux vraiment prendre un traitement supplémentaire ? Si mon corps lui ne veut pas se reproduire, c’est peut-être qu’il a ses raisons ? Je ne suis peut-être pas faite pour être mère. une Terre HostileFaire un enfant, c’est aussi prendre un risque, risque de lui transmettre une maladie auto-immune et incurable (une ou plusieurs ? parce qu’avec moi vous avez le choix !), ou même une malformation, physique ou mentale (risque augmenté du fait de mon diabète)
Alors voilà où j’en suis dans mes questionnements. Je n’ai pas envie d’avoir un enfant et mon corps non plus, il semblerait. Et si on pouvait vivre à deux sans enfant tout en étant heureux et épanouis ? Les réveils en pleine nuit, je connais déjà ! Aujourd’hui, j’ai surtout envie de profiter de la vie, de chaque jour et je vois beaucoup trop de contraintes à avoir un enfant. Alors restons en là…



Oct. 2014

Commentaires

  1. Unknown says:

    Ah Yubia, si tu avais un enfant tu serais une magnifique mère. Si tu n'en veux pas, n'en fait pas. Si tu changes d'avis, tente ta chance. En sachant que tu n'en prends pas pour 15-20 ans, mais pour toute ta vie. De moments pénibles, voire atroces mais aussi de merveilleux. Je ne crois pas qu'il soit obligatoire d'avoir des enfants pour être heureux, parfois c'est même le contraire, tout dépend des personnes et de leur vie. On ne peut pas savoir ce qu'est la vie avec enfant avant d'en avoir. Et ensuite, même si on essayait des les oublier, on ne peut plus avoir une vie "sans enfant". C'est la malédiction de la reproduction 🙂 Quel que soit ton choix et celui de ton corps, il t'appartient.

  2. Yubia says:

    Merci Mo pour ces jolis mots 😉 ça fait chaud au coeur <3

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.